We have been a little bit lazy and haven't translated this news into English...
Explorons les arts du cirque aux côtés de Camille La Verde, spécialisée dans la photographie de jongleurs et circassiens.
Elle se laisse guider par ses instincts pour révéler et mettre en lumière des "artistes circassiens".
Depuis plusieurs années, elle parcourt les festivals et les spectacles pour capturer les performances de ces artistes hors normes. Ses photographies sont empreintes d'une grande sensibilité et d'une esthétique soignée, mettant en valeur la beauté et l'émotion des mouvements de ses sujets.
Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous en dire plus sur votre parcours en tant que photographe spécialisée dans la photographie d'artistes de cirque ?
Oui ! Je m'appelle Camille, j'ai 23 ans, je suis française avec une pointe d'Italie en moi. Je suis photographe de cirque depuis maintenant 2 ans, dont la dernière à temps plein. J'ai plusieurs passions comme le voyage, la photographie évidemment, et plusieurs activités comme la jonglerie, la musique, la couture, le tricot, la lecture...entre autres ! Je suis curieuse, voilà tout ! ;)
Qu'est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la photo et à cet univers si particulier ?
C'est
une passion de jeunesse, que j'ai développée avec le temps. Quand
j'étais enfant, mon père m'a offert un appareil photo, et c'est là
que tout a commencé, en autodidacte. Je n'ai pas grandie dans le
milieu du cirque, mais j'ai eu la chance de rencontrer de super
personnes pendant l'été 2020, qui m'ont fait découvrir ce
monde-là.
Je crois que depuis, je n'ai pas arrêté de prendre en
photos les différentes disciplines que j'ai eu l'occasion de
rencontrer. Fait un peu amusant : j'ai commencé la photographie de
cirque par la jonglerie de feu !
Chaque
artiste a sa façon de performer.
Je trouve que les personnalités de
chacun ressortent à travers leurs disciplines. Avant de les prendre
en photo (hors spectacle), je leur demande de réfléchir à ce
qu'ils aimeraient faire, leurs visions artistiques et esthétiques
ainsi que le
rendu qu'ils souhaiteraient avoir. Avec ces informations là, on
réalise ensemble ce qui correspond le mieux à leur personne, à ce
qu'ils sont.
Souvent, il y a deux parties dans une séance photo : une
première où ce sont des mouvements qui peuvent être répétés
afin de capturer le meilleur moment, et une partie plus free, où
l'artiste va pouvoir faire une petite séquence d'improvisation (ou
qu'il aura travaillé en amont). Quand il s'agit de photographie de
spectacle, il y a moins de questions à se poser, autre que
logistique.
L'artiste fait déjà tout sur scène !
Quelle est la performance la plus difficile que vous ayez photographiée jusqu'à présent ?
Ca
dépend dans quel sens on prend la question ! S'il est question de
"dangerosité", j'ai tendance à me mettre à des endroits
non habituels pour les artistes qui font de l'aérien, qui jonglent
avec du feu, ou même des acrobates., comme en dessous par exemple,
ça peut déraper ! (mais je ne le fais que quand nous sommes tous
les deux en confiance).
Si on parle de difficile dans le sens des
conditions, je pense aux séances sous le froid ou la pluie, c'est
exotique mais ce n'est pas toujours une partie de plaisir, ni pour
moi, ni pour l'artiste! Je me souviens d'une fois où j'ai
photographié le spectacle d'une compagnie de jonglerie de feu durant
lequel j'ai ressenti intensément la chaleur d'une grosse flamme
crachée puis failli prendre des artifices dessus (peut-être que
j'étais seulement trop près...!).
Mais sans être difficile, il y a
aussi tous les bons moments qui nous font bien rire ! Comme les
fesses dans l'eau quand il a plu (ça arrive plus souvent qu'on ne le
pense), ou alors carrément dans une piscine ou debout sur des
billards et autres meubles !
J'ai
en tête quelques projets photos à réaliser dans des lieux
improbables, un peu plus périlleux comme dans une montgolfière, sous
les mers...
Comment gérez-vous les défis techniques liés à la photographie de cirque, tels que la lumière et le mouvement ?
Je
n'ai jamais vraiment eu de soucis à photographier le mouvement, mais
avec le temps je développe une certaine aisance à saisir quel
instant capturer, ce qui facilite grandement les choses ! Plus
j'observe une discipline, mieux je pourrai la prendre en photo, par
anticipation du mouvement qui va être réalisé.
Je demande
également beaucoup aux artistes avec qui je collabore
s’ils peuvent me guider à savoir quel est le plus bel instant de
leur mouvement (par exemple avoir de belles lignes géométriques ou
faire attention aux pointes de pieds).
C'est là toute la différence entre la photographie et la vidéo,
car la photographie est un arrêt du temps. Concernant la lumière,
j'apprends au fil de mes expériences. Jouer avec la lumière c'est
s'adapter à l'environnement
ambiant, quand elle est naturelle. Lorsqu'elle est artificielle,
c'est souvent plus délicat mais encore une fois, chaque expérience
est enrichissante et donc, nourri mon savoir faire.
Je
me lancerai dans une formation autour des lumières de scène afin de
de perfectionner mes séances en "studio".
Vos modèles ont souvent des expressions fortes sur vos images. Comment communiquez-vous avec eux pour faire ressortir ce genre de choses ?
Je ne suis pas sûre d'être responsable de leurs expressions. Quand un artiste est pleinement dans l'action de sa discipline, ce sont ces émotions qui jaillissent, je capture ce qui me semble être le plus fidèle à chacun. Le plus important est que l'artiste se sente en confiance avec moi et avec l'objectif, qu'il l'oublie afin de rester concentrer sur sa pratique. C'est Le secret pour être photogénique!
Quelle est l’étape que vous préférez dans la réalisation d’un shoot et pourquoi ?
Dans
un shooting, il y a grossièrement 3 parties : l'avant, le pendant,
et l'après. Le pendant est ma partie préférée. La rencontre
artistique et l'échange humain sont des aspects de toute évidence
primordiaux. Il y a aussi des moments de concentration, de rire, de
vie...
Et
puis, ce sont des moments de création, des laboratoires parfois
farfelus ! Pour ma part, c'est aussi un apprentissage systématique,
et au risque de me répéter, plus j'observe une discipline, plus je
prends de l'assurance à pouvoir la prendre de nouveau en photo.
Ce
que j'affectionne particulièrement dans la photographie de cirque,
c'est la découverte de lieux sublimes dans lesquels je n'aurais sans
doute jamais eu l'idée de fouler, et donc le cadre dans lequel nous
effectuons la séance qui est lors du "Pendant".
Quand le
temps le permet, j'apprécie échanger
autour d'un verre, avant dans l'idéal pour se mettre à l'aise,
apprendre à se connaitre, cela a toujours un bel impact sur la
séance et ce que j'obtiens, on en revient donc au plus important :
être à l'aise !
Une anecdote de voyage photo ?
Les anecdotes qui me viennent tout de suite sont surtout des lieux amusants dans lesquels j'ai eu la chance de faire des photos. Des vieux chateaux, des piscines, des hangars innondés de fumée... L'année en cours s'effectuera sur les routes pendant 6 mois au minimum. Cela remplira mon carnet de folles anecdotes.
Quel matériel utilisez-vous pour vos photos ?
J'utilise
un Sony A7RIII comme caméra, et un Canon
85mm 1.8 en objectif principalement. J'ai aussi un 24mm 1.4 de Sigma
et un 50mm 1.8 de Canon,
mais je les utilise plus occasionnellement.
Quels sont vos projets futurs (si vous pouvez en parler) ?
Plusieurs à vrai dire, principalement le voyage. C'est une des parties que j'apprécie le plus de mon métier, que ce soit en France ou à l'étranger, c'est un moteur même. Côté photo, je suis sur un projet de photographies en série qui prendra quelques années. Il avance peu à peu, mais chuuuut, c'est une surprise!
Merci Camille d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Merci aussi de nous avoir prêté de si belles photos pour illustrer l'interview :-). Un grand merci aux artistes sur les photos.
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