Entre danse et jonglerie : la performance unique de Yohan Durand
La passion pour le diabolo
Depuis sa rencontre avec un diabolo en 2009, Yohan Durand n’a plus cessé de travailler, construisant peu à peu un style artistique unique et reconnaissable. Autodidacte, il a su trouver des ponts entre la danse et la jonglerie, et son besoin de partage et de découverte l'a conduit à écumer de nombreuses scènes, avec déjà plusieurs créations de 5 à 45 minutes à son actif. Il continue aujourd'hui son travail de recherche autour du dialogue entre le corps et l'objet, en s'enrichissant de différentes techniques issues de la jonglerie, de la danse, du clown, du marionettisme, du théâtre et du mime.
Nos chemins se croisent régulièrement lorsqu'on travail tous les deux sur un festival, moi avec NetJuggler, Yohan avec ses spectacles ou en convention de jonglerie, ça a été un chouette échange pour nous de vous préparer ce document qui retrace le parcours de Yohan à travers cette interview... Et quel parcours...
Comment avez-vous découvert le diabolo et quand avez-vous décidé de devenir un artiste professionnel de cette discipline ?
Pouvez vous nous parler un peu de votre parcours, les différentes formations que vous avez pu suivre ?
Un diaboliste à "incroyable talent" :-)
Après un passage remarqué lors de l'émission « La France a un incroyable talent » en 2015, Yohan Durand s'est produit sur de nombreuses scènes, notamment au Cirque Imagine de Lyon ou encore avec la compagnie canadienne des 7 Doigts de la Main. Un peu plus bas dans l'article, Yohan nous livre un témoignage sur son passage à l'émission, je vous recommande de rester le lire :-).
Au programme du "Cirque Imagine"
L'Interview vidéo ci-dessous a été réalisée lorsque Yohan faisait partie de l'équipe Cirque Imagine.
Collaboration avec "Les 7 doigts de la main"
Un spectacle poétique et touchant: "C'est idiot mais ça colle à la peau"
Cet acrobate jonglant avec dextérité et humour nous réconcilie avec un art que beaucoup pensaient désuet : le diabolo. Qu'il s'agisse des épreuves ou des joies de la vie, laissez-vous porter au gré des mouvements de l'artiste, entre poésie et finesse. Dans un engagement physique et verbal total, Yohan Durand nous invite à réfléchir sur notre propre place dans le train de la vie. Que l'on soit petit ou grand, chacun devient à la fois spectateur et voyageur spectaculaire.
Son spectacle "C'est idiot mais ça colle à la peau", joué plus de 149.5 fois depuis 2018, est un véritable voyage rythmé et touchant à la frontière des arts. À travers la jonglerie avec un, deux ou même trois diabolos, Yohan Durand transporte le public dans un univers poétique et touchant. Sa polyvalence artistique lui permet de mélanger les genres, offrant une expérience complète qui dépasse les limites de la simple performance de diabolo. En utilisant la danse et le théâtre de rue, il nous emmène dans un voyage mouvementé à bord du "train de la vie", invitant le public à réfléchir sur sa propre place dans le monde.
Avec une bande-son entraînante et des moments de poésie pure alternant avec des moments plus dynamiques, vous allez vous laisser emporter par l'art de Yohan Durand. Le tout en gardant un humour qui touche autant les petits que les grands. Si vous êtes fan de diabolo et de spectacle en général, "C'est idiot mais ça colle à la peau" est un spectacle unique que vous ne voulez pas manquer.
Vous avez un style artistique unique qui combine la danse et la jonglerie. Comment avez-vous développé cette approche originale ?
Ateliers de diabolo: apprendre les techniques et la vision artistique de Yohan Durand
En plus de ses spectacles, Yohan Durand propose également des ateliers pour apprendre le diabolo. Que ce soit pour les débutants ou les avancés, les ateliers sont adaptés à tous les niveaux et sont l'occasion d'apprendre les techniques de base ainsi que les astuces pour réaliser des figures plus complexes. Yohan Durand transmet son savoir-faire avec passion et pédagogie, pour permettre à chacun de découvrir les joies de la jonglerie et du diabolo. Les ateliers sont également l'occasion de découvrir l'univers artistique de Yohan Durand et de comprendre sa vision de l'art du diabolo.
Comment préparez-vous vos spectacles ? Y a-t-il une histoire que vous essayez de raconter à travers votre performance ?
Qu'est-ce qui vous inspire dans votre travail artistique ?
Pouvez-vous nous parler de votre expérience lors de votre participation à "La France a un incroyable talent" en 2015 ?
Matthew/NetJuggler : J'ai souvent au téléphone les recruteurs qui cherchent des artistes pour l'émission. Quand je leur demande la rémunération des artistes et qu'ils me répondent qu'il n'y en a pas, je leur demande si ils sont rémunérés pour me démarcher... En général ils ne comprennent pas ma question et c'est là le fond du problème. C'est délicat pour moi de leur conseiller des artistes...
En 20 années de NetJuggler je n'ai jamais pu leur "envoyer" d'artistes. J'avoue que j'ai beaucoup de mal avec le fait que les artistes ne soient pas rémunérés... Il y a débat sur le sujet, mais c'est mon point de vue personnel.
A mes yeux, il y a un manque de respect de nombreux artistes qui se présentent à l'émission ! Ils vont tout de même jusqu'à ne pas défrayer les déplacements pour se rendre aux enregistrements. Et ils sont très forts dans leurs discours lorsqu'ils parlent de mise en avant des artistes alors qu'ils manipulent les images pour qu'elles servent leur histoire.
Je suis très curieux de lire ton aventure avec ce projet et de transmettre tout ça dans cet article. D'avance merci Yohan pour ton témoignage :-)
Comment avez-vous réussi à trouver votre place dans le monde de la jonglerie et de la danse, et comment avez-vous évolué au fil des années ?
Matthew/NetJuggler - C'est intéressant je trouve que tu dises que tu n'avais pas les codes car j'ai très longtemps pensé que la communauté était hyper abordable, mais après avoir amené des amis non jongleurs en convention de jonglerie, j'ai pu me rendre compte que pour les plus timides ça n'a pas été si simple de s'intégrer. En effet tout est codifié, ce qui ne signifie pas que la communauté n'est pas accueillante. Il faut parfois un peu faire ses preuves, et je trouve ça un peu dommage... Et en même temps on est nombreux chez les jongleurs à être de grands timides et pourtant on est "intégré à la communauté"... Bref, c'est assez rare que j'entende des jongleurs parler de ce sujet en ce sens... Il y a eu une époque où la religion au sein de la communauté c'était ce qu'on appelle BMA (Balles Massues Anneaux), et les autres agrès étaient source de blagues et plaisanteries de goût contestable. Le diabolo a longtemps été le jeu de plage pour les jongleurs ! Mais ça a beaucoup évolué ces dernières années. Il faut dire que le niveau est dingue et les disciplines beaucoup plus variées.
Une question qui revient dans toutes nos interview, en spectacle comment vivez vous les drops ? Comment les gérez vous ?
Jouer en extérieur quelle idée, la météo doit parfois jouer des tours. Comment gérez vous avec le vent ? Quelques anecdotes peut être ?
Quels sont vos projets pour l'avenir en tant qu'artiste et jongleur ?
Comment gérez-vous le stress et la pression liés à la réalisation d'un spectacle ?
Quels conseils auriez vous pour les jeunes générations qui sont déjà là et qui débutent et se lancent dans des métiers autour de la jonglerie ?
Une liste de vos créations ?
"L'Oignon" (30 à 45 min - mis en pause en 2023) trio avec Marion Vidal (vidéo) et Lépolod Cordier (son)
"Charlie" (5 min), duo avec Rotha Thuy (diabolo - breakdance) 2021
"Toi, La Maladie" (30 min), duo avec Ren Datura (danse-théâtre, portés et jonglerie) 2018-2019
"L'Onironaute" (7min.) diabolos LEDs, 2019
"Kévin’’ (5 min), diabolo, danse, 2018
"Ethéré" (5min), diabolo, danse, 2017
“Qui tire les ficelles ?” (6min30) diabolo, danse, 2016
"C’est idiot mais ça colle à la peau" (45 min) (jonglerie, danse, philosophie théâtralisée) 2016
Merci Yohan d'avoir consacré tant de temps à cette interview. Votre perspective unique et votre expertise en tant qu'artiste de cirque ont été très précieuses pour nous. Merci beaucoup pour votre contribution à notre projet.
Merci aux photographes
Pour illustrer cet article, nous avons utilisé les photos de photographes qui suivent ou qui ont suivi le travail de Yohan DURAND. Merci à eux :