Avec Pierre, que ses ami.e.s appellent Kiki, on se croise maintenant depuis les années 2004/5; depuis que NetJuggler existe finalement. Toujours investi dans l'organisation de la convention de jonglerie Mamagabe à Poitiers, c'est là qu'on se rencontre. On se croise aussi sur des festivals et autres évènements liés aux arts du cirque et de la rue, ainsi que quand il passe à la maison comme aujourd'hui où j'en profite pour l'embêter avec une interview.
La compagnie KL, fondée par Pierre Riberolle, est une compagnie de spectacle de rue spécialisée dans "diverses formes" de jonglerie, elle offre une grande variété de spectacles en formats longs et courts, adaptés à tous les publics.
Les performances sont parfois poétiques, parfois interactives, parfois burlesques, parfois les trois, abordant des thèmes universels et controversés avec humour et habileté. Le processus créatif de Pierre pour ses spectacles est un travail de longue haleine, nécessitant plusieurs années pour chaque création.
Des spectacles poétiques pour tous les goûts
Parmi les spectacles les plus populaires de la compagnie KL, on trouve "Slam et des balles", un one-man-show de 50 minutes qui mêle jonglerie et poésie pour transporter le public à travers les époques et les thèmes universels. "45° sans eau" est un spectacle de rue qui traite de l'histoire du nucléaire en utilisant la jonglerie atypique, l'humour grinçant et la répartie de la compagnie.
" Crash Terre " aborde les perturbateurs endocriniens avec une histoire racontée par un homme qui a rapidement quitté la terre pour le bitume.
Réalisation vidéo : Metlili
"Pince mi pince toi" est un spectacle interactif de jonglerie et de musique pour enfants qui met l'accent sur l'importance du dialogue, de la patience et de l'écoute pour se comprendre et se rassembler.
Pierre Riberolle, fondateur de la compagnie KL
Pierre Riberolle, le fondateur de la compagnie, a commencé la jonglerie au lycée et a continué à jongler pendant quatre ans tout seul avant de rencontrer l'association de jonglerie sur Poitiers : Mamagabe.
Il a commencé à faire des carnavals et de la scène de manière amateure avant de lancer son premier spectacle de poésie et de jonglerie dans la rue.
Les messages des spectacles de Pierre sont perspicaces et sarcastiques, ils amènent du bonheur au public tout en suscitant la réflexion autour de sujets anodins du quotidien comme par exemple : le nucléaire !
Des formats courts pour tous les goûts
La compagnie KL propose également des spectacles en formats courts tels que
"Trip type", un numéro de balles rebondissantes,
"En gobelet", une performance drôle et spectaculaire avec des gobelets métalliques, et
"Débilboquet", un numéro étrange racontant l'histoire d'un jeune qui se laisse subjuguer par le maniement du bilboquet.
Comment êtes-vous tombé amoureux de la jonglerie et qu'est-ce qui vous a poussé à en faire votre métier ?
Le nucléaire, comment on divertit sur le sujet et quel est ton message ?
La convention Mamagabe à Poitiers: depuis combien d'années est-ce que tu t'investis sur l'évènement, et que se passe-t-il cette année ? Il me semble que vous accueillez la convention nationale de jonglerie ?
Je serais présent d'ailleurs cette année à la Mamagabe avec le stand NetJuggler, merci pour l'invitation ! Et si vous habitez Poitiers ou que vous êtes de passage sur Poitiers, je vous mets l'adresse du site de l'association Mamagabe à la fin de cette interview :-) Voici ci-dessous une vidéo de diabolo filmée lors de la dernière convention Mamagabe en 2021 si vous voulez vous imprégnez de l'ambiance qui règne sur cet évènement fou !
Une question qui revient dans toutes nos interview, en spectacle comment vivez vous les drops ? Comment les gérez vous ?
Jouer en extérieur, la météo doit parfois jouer des tours. Comment gérez vous avec le vent ? Quelques anecdotes peut être ?
Votre spécialité : le rebond, quelles sont les contraintes de cette discipline, il faut se promener avec un sol plat ?
Quels conseils auriez vous ceux qui débutent dans la profession ?
Si vous n'aviez pas été jongleur ?
Le vent.
Le vent, bourrasque d' opium, bercé par le bruissement des feuilles aux sommets des maux de la terre. Symphonie planétaire aux courants multiples, sillonnant l' univers d' un hasard pragmatique. Surprise méprisante du voyageur atrophié de son couvre chef par une vertigineuse brise battante. Alléchante caresse volatile, frisson ensorceleur de mille fleurs livrant leurs pétales à cette danse insaisissable.
Le vent, une main tendu jamais prise, malchanceuse, indécise qui vire à la va vite les va nues pied des vicissitudes de leur véhémente activité ; Le vent qui vrille les voûtes célestes dispersant les étoiles d' un claquement capricieux. Le vent de la st valentin, valeureux vautours , serviteur des amants venimeux, qui accélère le vacillement des vêtements de velours. Le vent courant , le vent d' hiver. Le vent violent, des courants d' air.
Le vent claqueur de porte, farceur plein de tour, coordinateur de la malice des heures, qui fracasse les façades déployées aux alentours. Le vent, moteur incontrôlable des girouettes aux mille formes scrutant pour toujours l' impardonnable horizon qu'il déforme. Le vent, prédateur traquant les nuages pour les dévisager en grimaces du paysage, se contorsionne à en faire peur. Le vent, hésitant, plante parfois sur l' eau, les navires aux voiles désertées de leur insipide contenant.
Le vent, réveil matin des cadavres de verres, siffle des air sans fin à tous les goulots qui ne peuvent rien y faire. Le vent, caravane des senteurs, véhicule à toute allure les odeurs les plus pures, droguant à jamais l'attentif voyageur. Le vent le plus fort, kidnappeur d' épouvantails, spécialiste des cheveux en bataille, nous crache au visage les postillons de la mer du Nord. Le vent certifie aussi les morts, les débarrassant de leurs âmes rouillées, si longtemps enfermées, leur offrant une ultime délivrance quand les cendres jaillissent le long des falaises grisées.
Pendant ce temps, des ventilateurs gaspillent leurs souffles pour des consommateurs qui souffrent du temps. Moi avant que je m' essouffle à parler de tout et du temps, je préfère abréger alors... bon vent.