La Solitude de l'Écuyère : Une Ode à la Liberté

Par NetJuggler | Tue 13th February 2024

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Zoé Lamazou

Je suis allé interviewer ma cousine Zoé, une figure qui a toujours éveillé en moi une admiration profonde. Depuis nos jours d'enfance, où son esprit aventureux et sa passion pour les arts se manifestaient déjà. On a eu des parcours parallèles autour de notre passion commune pour les arts circassiens.  Elle a cette touche unique dans le journalisme, une passion qu'elle a nourrie après avoir flirté avec l'idée d'être trapéziste, une période où elle a même fréquenté une école de cirque.  Chaque article, chaque documentaire qu'elle crée, est un voyage en soi, reflétant son amour pour l'exploration, que ce soit dans les confins glacés de l'Alaska ou les eaux mystérieuses de la Polynésie. Vous l'aurez compris, notre échange ici avec Zoé parle de son "film de cirque" !

Zoé LAMAZOU - Photographe Tatiana SALMON

De la Piste au Grand Écran : Zoé Lamazou Révèle les Inspirations Derrière 'La Solitude de l'Écuyère

Nolwen et moi sommes amies depuis notre adolescence. C’est grâce à sa famille que j’ai découvert le cirque contemporain et commencé à pratiquer le trapèze. Pendant un temps je me suis destinée à ce métier de trapéziste. Nolwen et moi avions même un numéro ensemble ! Et puis, j’ai changé de trajectoire, je suis devenue journaliste et bientôt documentariste. J’ai continué, de loin en loin, à fréquenter l’univers circassien et celui de Nolwen. Depuis toujours j’aime faire des portraits d’elle. Je l’avais déjà dessinée, photographiée de nombreuses fois. Devenue réalisatrice, j’avais envie de la filmer et de filmer le cirque. Mais cette fois c’est elle qui a donné l’impulsion. Elle souhaitait que nous racontions sa vie, sous forme de livre ou de film, peu importait. C’était surtout pour nous une excellente occasion de nous retrouver. J’ai opté pour le film. À cette époque, Nolwen voulait aussi créer son propre spectacle. J’ai vite compris que ce désir de création chez elle pourrait constituer le fil rouge d’un documentaire. C’est ainsi que nos projets respectifs – spectacle et documentaire – se sont construits ensemble, l’un grâce à l’autre et  vice versa . 

Un Voyage Cinématographique dans le Monde du Cirque Équestre

La Solitude de l'écuyère - Un documentaire de Zoé Lamazou

Dans l’immensité du chapiteau, se déploie l'existence d'une femme, Nolwen, une voltigeuse talentueuse dans un cirque équestre familial protagoniste du documentaire "La Solitude de l'Écuyère". À travers la réalisation de Zoé  Lamazou , ce film explore les contraintes et les aspirations d'une artiste de cirque, évoluant dans un univers où l'art et la vie personnelle s'entremêlent inextricablement.  Sa vie est rythmée par les tournées et les tâches quotidiennes, une routine dans laquelle elle cherche à s'affirmer en réalisant son propre spectacle.

Nolwen -  ©Zoé Lamazou

Le Combat de Nolwen pour l'Autonomie dans 'La Solitude de l'Écuyère'"

Comme Simone de Beauvoir l'a brillamment formulé, "on ne naît pas femme, on le devient." Ce film est un miroir de cette pensée, montrant comment Nolwen, dans le cadre familial du cirque, tisse sa propre identité, à la fois comme femme, artiste, mère et compagne. Loin d'être un chemin linéaire, son parcours est marqué par des luttes constantes pour maintenir son autonomie et sa créativité dans un monde où ces deux aspects sont souvent en conflit.

La Quête de Nolwen pour un Spectacle Propre

Depuis dix ans, Nolwen travaille avec dévouement au sein de cette compagnie, et depuis trois ans, elle porte le projet ambitieux de créer un spectacle qui lui est propre, une œuvre où elle serait l'unique décideuse. "À chaque fois que j'ai une ambition, une envie ou un rêve, à chaque fois je suis obligée de le revoir à la baisse," confie Nolwen, soulignant la persévérance nécessaire pour surmonter les obstacles du milieu.

Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  coulisses du spectacle de la compagnie Pagnozoo - ©Zoé Lamazou
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  ©Zoé Lamazou

Dans les Coulisses du Documentaire : Zoé Lamazou Dévoile Son Processus Créatif pour 'La Solitude de l'Écuyère'

J’ai beaucoup tourné pendant trois ans, quarante jours en tout, comme le déluge ! J’ai choisi de tourner le film seule. Je me chargeais pour la première fois de l’image et du son, sans équipe. Filmer Nolwen et sa famille dans leur intimité aurait été plus difficile, je crois, si j’avais dû faire entrer dans ce rapport filmeuse/filmés d’autres que nous. Ne serait-ce que parce que les lieux de tournage étaient souvent aussi exigus qu’une caravane !  Une fois le projet de film accepté par ceux et celles qui allaient en devenir les personnages, je leur ai demandé de s’adresser le moins souvent possible à la caméra. C’est à peu près la seule contrainte que j’ai mise en place, même si le fait d’être sous l’oeil d’un objectif plusieurs heures par jours peut être contraignant en soi. La caméra est cependant très vite devenue un prolongement de moi-même, et je crois que j’ai su la faire (un peu) oublier. Je discutais très souvent du film avec Nolwen bien sûr et il m’arrivait de faire un point d’étape avec les autres pour m’assurer que le tournage se passait bien pour tout le monde. Je devais m’assurer de cette confiance mutuelle.  J’ai fait le choix de peu filmer les spectacles de la compagnie et rarement frontalement. J’ai au contraire beaucoup filmé les répétitions, les préparatifs, les temps en coulisses qui occupent la majeure partie du temps des artistes de cirque. Il s’agissait de raconter le point de vue des artistes et en particulier celui de Nolwen et non le point de vue du public.  En fonction des situations et des séquences (spectacles, répétitions, chapiteau, écurie…), dans un souci de sécurité, je devais non seulement être attentive au cadre (mon image) mais à mes gestes et à mon propre corps puisque je filmais souvent de près des acrobates à cheval et des étalons. D’autres contraintes techniques, notamment en ce qui concerne la prise de son, ont vite été résolues en bricolant. 
Nolwen et Zoé

Une Lumière sur la Condition Féminine dans le Monde Artistique

À l’époque où nous avons commencé à filmer, Nolwen était déjà mère de deux jeunes enfants. Mon propre fils avait deux ans et je découvrais après elle la joie mais aussi les contrariétés et les contraintes qu’imposent la maternité dans la vie professionnelle des femmes et en particulier des artistes. En filmant Nolwen et son désir d’émancipation par la création, je racontais notre condition commune éprouvante et en fait celle de la plupart des femmes, mères ou pas, artistes ou pas. En filmant Nolwen, je filmais aussi son couple dans un environnement patriarcal, la compagnie où elle évoluait alors. Nolwen et son compagnon, Calou, forment un duo amoureux inséparable à la ville et dans la piste. En filmant certains aspects du fonctionnement de ce binôme (sans nécessairement chercher à les souligner) je montrait la domination masculine à l’œuvre dans ce milieu comme dans la société en général. Je filmais aussi un lent mais sûr retournement de situation : avec une obstination à toute épreuve Nolwen reprend le contrôle de son existence. Ce basculement se fait de manière incrémentale, sans heurts apparent, sans victoire éclatante non plus, mais sans retour en arrière possible. Les personnages masculins ne sont pas tous éjectés du tableau - Calou ne cesse jamais de faire partie du projet de Nolwen - certains sont sommés de s’adapter et le font bon gré mal gré. 
 
En filmant Nolwen, je filmais aussi sa famille et toute la densité, la variété des liens que cela implique. Filmer la famille - surtout quand ce n'est pas la mienne - est affaire de délicatesse.  J’ai choisi de filmer ce réel et il m'était impossible de trahir sa complexité. Mais c'est précisément cette complexité qui suscite pour moi une réflexion profonde et nourrit de véritables remises en question, jusqu'à la révolte aussi.
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  coulisses du spectacle de la compagnie Pagnozoo -  ©Zoé Lamazou

Le documentaire, capte l'essence de la vie de Nolwen, oscillant entre la douceur de ses aspirations et la force nécessaire pour les concrétiser. C’est une illustration parfaite de la thèse de Beauvoir sur la dualité de l'existence féminine, où la liberté et la responsabilité se confrontent continuellement. Nolwen, en cherchant à créer son propre spectacle, n'est pas seulement en quête d'indépendance artistique, mais aussi de libération personnelle.

Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  coulisses du spectacle de la compagnie Pagnozoo  -  ©Zoé Lamazou

Au-Delà de l'Écran : L'Influence de 'La Solitude de l'Écuyère'

La diffusion de  La Solitude de l’écuyère  n’est pour le moment pas assez large pour espérer un impact significatif et dans la communauté artistique en particulier. Mais Nolwen et moi avons reçu beaucoup de messages de spectateur et surtout de spectatrices touchées et inspirées par son parcours, son courage, sa douceur, son obstination. Des femmes très éloignées du milieu du cirque se sont reconnues en elle. Cela me suffit pour savoir que ce documentaire mérite d’être vu et partagé. Je suis fière, un collectif de femmes va projeter dans la Drôme  La Solitude de l’écuyère  à l’occasion de la présentation de leur propre projet : un lieu de résidence dédié aux mères artistes et à leurs nourrissons, avec possibilité de faire garder les bébés plusieurs heures par jour. Enfin, un lieu de création adapté aux artistes mères de jeunes enfants ! Je vous en dirai plus bientôt…  Ce qui suffit aussi à justifier l’existence de ce film, c’est l’impact que sa réalisation a eut sur ses personnages et sur moi-même. Nous avons tous beaucoup appris de  La Solitude de l’écuyère .
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère - ©Zoé Lamazou

Entre Artiste et Réalisatrice : La Complicité de Nolwen et Zoé

Sans Nolwen, son amitié et sa volonté de travailler avec moi, le film n’existerait pas. Après quelques temps d’errance, nous nous sommes mises d’accord sur la structure du film et la direction du tournage : il s’agirait de suivre la genèse du spectacle de Nolwen, de l’idée à la piste, en passant par l’écriture. Il y avait aussi l’intention très directe de filmer Nolwen dans sa vie et au travail pour la force esthétique et la puissance narrative de ce labeur dans le   huis clos du cirque équestre familial. Dans ce cadre, j’étais très libre. Seulement, la réalisation du film et son aboutissement étaient dépendants de la concrétisation du projet de spectacle de Nolwen. C’est ainsi que l’un et l’autre se sont portés. Nolwen ne pouvait pas se permettre de me laisser dans l’ornière après plusieurs années de tournage, elle a donc trouvé là une motivation supplémentaire pour mener à bien sa création. Nos discussions, dont certaines sont dans le film, ont aussi contribué à accoucher le projet. Quand le film est sorti, le spectacle de Nolwen n’existait encore qu’à l’état de prototype. Pour elle, il était dès lors hors de question de ne pas poursuivre puisque le documentaire laissait entrevoir un spectacle bientôt abouti. Encore une fois, je crois que le film a agit comme un aiguillon. Et aujourd’hui, non seulement  Métamorphoses,  le spectacle de Nolwen, existe et tourne à guichets fermés mais elle a créé, avec Calou, leur propre troupe, la Compagnie Lawen. Je vous encourage à aller voir  Métamorphoses , c’est magnifique.  


La Solitude de l’écuyère  a bénéficié du talent d’au moins deux autres femmes inspirantes : Lucie Moreau, qui a produit le film, et Karen Benainous qui l’a monté.
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  coulisses du spectacle de la compagnie Pagnozoo -  ©Zoé Lamazou

Empouvoirement et Découvertes sur le Tournage

Avec  La Solitude de l’écuyère , j’ai réalisé un film « toute seule ». J’étais évidemment très entourée et soutenue (j’ai déjà parlé de Nolwen, de Lucie Moreau, de Karen Benainous et bien d’autres personnes sont à remercier également ) mais pour la première fois dans ma carrière de réalisatrice les (bons et les mauvais) choix de réalisation m’incombaient de A à Z à chaque instant. Je portais et maîtrisais l’outil technique (la caméra et le micro). J’assurais moi-même les dimensions intellectuelle, artistique et physique du tournage. Je n’ai pas fait d’école spécialisée ou suivi de cours cinéma, je suis une réalisatrice autodidacte.  La Solitude de l’écuyère  fut une situation d’apprentissage sans pareil, tant en matière d’écriture que de production et de réalisation. J’ai compris à quel point j’aimais filmer. Il existe un terme actuel dérivé de l’anglais qui me paraît opportun pour décrire ce que j’ai tiré de cette expérience : « empouvoirement ».  

C'est une méditation profonde sur la condition féminine, sur la lutte pour l'autodétermination et sur l'importance de poursuivre ses rêves malgré les obstacles. C’est un hommage au courage et à la résilience, des qualités intrinsèquement liées à l'essence même de la féminité.

Futurs Projets et Sagesse Cinématographique

J’ai plusieurs projets de livres et de films en gestation. Ils ne sont pas encore assez aboutis pour en parler en détail. Ce que je peux seulement en dire c’est que, quelque soit la forme qu’il prend, mon travail parle d’émancipation. Je ne sais pas si les jeunes réalisateurs et réalisatrices ont besoin de mes conseils, l’expérience vient en faisant. Voici quand même ce que je crois essentiel lorsque l’on filme d’autres que soi-même : cela semble relever de l’évidence, mais il est important de rester très transparents sur nos intentions et ne pas sacrifier l’intimité des gens à notre film. On peut parler de consentement. En somme, il faut accepter de ne pas (tout) filmer. Cela peut s’avérer très frustrant quand notre volonté est de capter le réel en direct. Pourtant quand le film est réalisé avec cette intelligence, je pense que rien de mauvais ne peut advenir. Au contraire.
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère -  coulisses du spectacle de la compagnie Pagnozoo ©Zoé Lamazou

Métamorphoses, spectacle équestre de Nolwen et Calou !

Le projet de spectacle dont il est question dans le film a depuis le film donné naissance à "Métamorphoses".

Lawen, c’est nous : NolwenCalou et nos quatre chevaux.

"Métamorphoses" , présenté par la  Compagnie Lawen, est une œuvre scénique qui émane du cirque équestre en y intégrant une dimension théâtrale. Porté par  Nolwen Gehlker  et  Calou Pagnot , ce spectacle fusionne la voltige équestre avec le théâtre pour raconter les cycles de la vie et ses incessantes transformations. Sur scène, le duo d'artistes et leurs chevaux entrent en dialogue, créant un spectacle où l'osmose entre l'homme et l'animal invite à la réflexion sur la condition humaine et la nature. Avec une mise en scène qui place les chevaux au rang de véritables acteurs, "Métamorphoses" explore les thèmes universels du temps qui passe et de l'évolution personnelle à travers un langage artistique riche et innovant.

Ce voyage artistique est magnifié par une composition musicale signée Nicolas Daussy, la mise en scène de Camille Galle, les costumes sont de Léa Gadbois Lamer et une création lumière de Bertrand Blayo, contribuant à une immersion totale dans cet univers poétique. Acclamé par la critique pour son audace et sa qualité esthétique, "Métamorphoses" est une invitation à explorer les profondeurs de l'âme humaine en compagnie de ses nobles compagnons équins. Ce spectacle est le résultat d'une collaboration riche, soutenue par des institutions culturelles de premier plan, et promet une expérience inoubliable pour toute la famille, alliant beauté, émotion, et réflexion.

Quelques infos sur le film ! 

Nolwen est voltigeuse dans un cirque équestre familial. Nolwen est compagne, belle-fille et belle-sœur. Nolwen est mère. Le cercle de la compagnie s’est peu à peu refermé sur elle. L’existence est une ronde sans relâche, faite d’entraînements, de répétitions, de tournées nationales et de tâches quotidiennes à l’écurie, sous le chapiteau et à la maison. De toute sa douceur et de toutes ses forces, Nolwen tente de regagner son indépendance sans perdre sa place. Pour y parvenir elle doit créer son propre spectacle.

  • Année de production : 2021  -  52 mn
  • Documentaire  -  Economie / Société
  • Réalisateur : Zoé Lamazou
  • Producteur : Lux for films
Photos extraite des rushes de La Solitude de l'écuyère - ©Zoé Lamazou
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Commenti

  1. rispondere
    article "solitude de l'écuyère"

    Bel article qui donne envie de vite aller voir ce documentaire.

    Cool, enfin un lien qui fonctionne pour aller louer celui-ci.

    Hasard de la vie... Reportage vu sur arte info hier où une compagnie berlinoise : "Still Hungry", interprète actuellement un spectacle sur la problématique "féminité/cirque" ; titre du spectacle "pony show".

    11/02/2024
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